26/02/2021

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La déesse des mouches à feu : il était une fois… les premières fois

Par Isabelle Laramée. Capter cette essence frivole de l’adolescence, l’exaltation et l’enivrement des « premières fois », ce point tournant et si déterminant dans une vie. Où tout est encore permis, et où les interdits sont aussi séduisants que le plus beau des garçons assis en diagonale de la classe, ou encore cette fille qui hante nos rêves. Ce moment qui sculpte nos envies et qui est capable de porter les gens aussi bien vers le haut que le bas. Pour les cinéastes qui s’y sont frottés, raconter un tel rite de passage est l’équivalent de marcher sur un fil tendu. À l’image de leurs personnages.

C’est ce défi qu’a voulu embrasser la cinéaste et écrivaine Anaïs Barbeau-Lavalette. Entre les mains : les mots de la romancière Geneviève Pettersen adaptés par Catherine Léger, une gang d’acteurs et d’actrices soudés par l’amitié avant même que les caméras ne s’ouvrent, et le désir de raconter une histoire avec les yeux et le cœur d’un adolescent et non le regard d’un adulte, la cinéaste signe La déesse des mouches à feu. Un long-métrage encensé par la critique et présenté en première mondiale à Berlin, puis sélectionné à Namur et au Festival du film de Giffoni en Italie. Il a repris vie sur les écrans des cinémas partout en province le 26 février amorçant le deuxième acte d’une belle histoire. Le secret ? La sincérité de la démarche et le grand respect envers cette période truffée de jugements qui scelle le destin de tout un chacun.

« On n’est pas habitué à se faire raconter une histoire par le regard de l’adolescence, énonce Anaïs Barbeau-Lavalette. Souvent, on glisse dans le regard adulte pour raconter cette période. Le film est très frontal, total, il n’y a pas de jugement. Les personnages vont loin dans leur prise de risque, dans la grandeur et l’excitation. Le fait d’assister à la prise de risque du personnage est déstabilisant et ça fait du bien. »

À la tête de la distribution, Kelly Depeault qui porte le personnage de Catherine, 16 ans. Ses parents en plein divorce. Elle se liera d’amour avec celui qui ne fallait pas. Celui qui magouille dans la drogue et qui lui ouvrira les portes de cette nouvelle réalité dans laquelle elle sautera les deux pieds par en avant. À l’image de tant de parents, les siens tenteront de l’aider. Mais peut-on aider quelqu’un qui ne veut pas être secouru ? C’est cette fille qui court sur une ligne sans savoir de quel côté elle tombera qui incarne la fragilité et l’intensité de l’adolescence.

« Kelly y est allée de façon entière, raconte la réalisatrice à propos de l’actrice qui a remporté le prix d’interprétation féminine au Festival du film canadien de Dieppe en France. Je l’ai vu tout de suite en audition alors qu’elle était allée de façon totale dans son interprétation. On aurait pu être en train de tourner. C’est un personnage de composition, mais il y a beaucoup d’elle, offert sans filet. Elle est extrêmement puissante et fragile et elle ne se barricade pas. Elle va puiser là-dedans pour nourrir son personnage. On a été en symbiose avant, pendant et après le tournage. »

Loin de tomber dans le pathos, La déesse des mouches à feu est festif, lance la cinéaste. On replonge dans cette mue avec toutes les premières fois qu’elle provoque et qui ramène chez les gens des sensations très vives. « J’étais heureuse que les jeunes aillent en salle, poursuit-elle. Tu te rends compte que ce sentiment-là est universel. » Dans ce deuxième acte, alors que les jeunes sont privés de cette liberté d’épanouissement, la cinéaste espère qu’ils puissent tirer une mince partie de la joie et du plaisir brut de cet âge-là à travers son film.

Cette entrevue sera publiée dans le magazine l'Entracte de la SPEC du Haut-Richelieu qui sortira le 9 mars 2021 prochain.

La déesse des mouches à feu d'Anaïs Barbeau-Lavalette est présentement en salle dans les cinémas du Québec. Pour informations, cliquez ici.

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