02/02/2022

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Maxime Giroux : Autopsie sur pellicule de l’affaire Norbourg

Par Isabelle Laramée. « Ce sont des bandits. Mais on leur a permis d’être des bandits. » Voilà la mise en garde derrière le film Norbourg du réalisateur Maxime Giroux. Le long-métrage qui prendra l’affiche le 22 avril propose un regard inédit sur la fraude tristement célèbre de Vincent Lacroix.

Mais il n’était pas seul. À ses côtés siégeait Éric Asselin, l’ex-enquêteur de la Commission des valeurs immobilières du Québec qui était chargé d’arrêter ce grand voleur. Il est plutôt devenu son bras droit.

L’histoire écrite par le scénariste Simon Lavoie est tirée du livre sur Vincent Lacroix, Autopsie d’un scandale d’Yvon Laprade, et des centaines d’heures d’enregistrement de la Commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le plus grand scandale financier de l’histoire du Québec qui aura laissé derrière 9200 investisseurs floués et détournés plus de 130 millions de dollars. Le 11 décembre 2007, Vincent Lacroix a finalement été reconnu coupable des 51 chefs d'accusation déposés contre lui.

« Je ne connais rien à la finance et je suis la victime parfaite comme bien des gens, lance le réalisateur de La grande noirceur et Félix et Meira (représentant du Canada à la course aux Oscars en 2016). J’avais envie de comprendre comment on se rend là. Comment ils ont utilisé les failles du système pour arriver à leurs fins à travers des instances comme la Caisse de dépôt et placement du Québec et Desjardins. Mon conseiller financier fait ce qu’il veut avec mon argent. La majorité des gens veulent a) du rendement b) pas de risque. Il y a des dizaines et des dizaines de firmes comme Norbourg. C’est pour nous tous que j’ai fait ce film. »

Portrait de scène de crime
La trame narrative se place donc avant que tout bascule pour Vincent Lacroix. Alors qu’il siège à la tête de l’entreprise de gestion de fonds de placement Norbourg. Il brille par son charme et tisse les toiles autour de ses victimes. Raconté à la manière d’un suspense, le film dresse le portrait de la scène du crime. L’autopsie d’une fraude à l’image de la lignée des films campés à Wall Street dans les années 80… le FBI en moins. « Ce n’est pas la police qui conduit à l’arrestation cette fois-ci, et c’est justement ce qui est intéressant. L’histoire est rocambolesque. Il y a de la trahison. On suit la fraude avancée et on avance avec elle. Mais attention, souligne le cinéaste, Norbourg n’est pas Le loup de Wall Street ! Je n’ai pas cherché à glorifier le personnage comme dans les scènes où l'on voit Leonardo Di Caprio sur un yacht immense avec de la cocaïne ! Il y avait ça aussi dans l’histoire de Vincent Lacroix. »

Pour incarner Lacroix, Maxime Giroux a fait appel à François Arnaud. « Justement pour son charme, car il faut en avoir pour réussir à rallier autant de gens dans la fraude, souligne le réalisateur. Mais aussi pour ses grands talents d’acteur. C’est un film où il parle tout le long, poursuit Maxie Girou soulignant aussi la performance de Vincent-Guillaume Otis qui incarne son acolyte Éric Asselin. Ça prenait de bons acteurs encore plus intelligents que le texte et le réalisateur. Ils arrivent sur le plateau et ils ont compris encore plus l’histoire que nous ! »

Code du triller financier
Ce n’est pas anodin si le récit se place avant la chute de Norbourg. C’est là que réside l’un des principes du triller financier inspiré de faits réels. On connait le résultat. L’intrigue se situe dans la mathématique pour y arriver. Norbourg s’inspire des suspenses américains classiques, autant dans l’utilisation de la musique que dans le rythme du montage. « On est plus dans All The President’s Men que dans des films d’auteur européen », lance le réalisateur habitué au plateau américain.

Maxime Giroux travaille d’ailleurs actuellement à la préproduction de son premier film américain dont le tournage est prévu en juin et juillet à Montréal. Lorsqu’il s’est entretenu avec le magazine l’Entracte en décembre 2021, il était à ficeler la distribution avec des acteurs américains et étrangers. « J’avais envie de faire des choses différentes. Explorer de nouveaux territoires cinématographiques. Faire un casting n’est pas évident. Il faut répondre à une logique de marché économique et ça, c’est nouveau pour moi. »

 

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